Ce matin visite de Saint Jean de Luz, sa baie est située au fond du golfe de Gascogne. C'est la seule rade abritée entre Arcachon et l'Espagne. Grâce à ses digues qui la protègent des colères de l'océan Atlantique, elle a la faveur des baigneurs et est devenue une station balnéaire réputée de la Côte basque. La station balnéaire est de création relativement récente mais le port, lui-ême, est très ancien.
Vous pouvez écouter "Pavane pour une Infante défunte" de Maurice Ravel (né à Ciboure, la ville en face de Saint Jean de Luz, le 7 mars 1875 et mort à Paris le 28 décembre 1937).
Saint Jean de Luz connut son heure de gloire lorsque, à l'issue du traité des Pyrénées conclu quelques mois plus tôt (7 novembre 1659) par Mazarin, Louis XIV vient y épouser Marie-Thérèse d'Autriche infante d'Espagne le 9 juin 1660. Elle séjourna dans ce qu'on appelle maintenant la "Maison de l'Infante", on peut toujours voir cette maison "en briques roses et pierres dorées", construite vers 1640 dans un style architectural inhabituel dans la région qui rappelait les palais vénitiens.
Dans les rues de Saint Jean de Luz, Plomo croise un beau pelotari moustachu !!
Marie-Thérèse d'Autriche revêtue d’un somptueux costume de cour fait d’une «robe de brocart d’argent recouverte d’un manteau de velours violet semé de fleurs de lys d’or prolongé par une traîne de dix aunes de longueur» se rendit à l’église Saint Jean-Baptiste où allaient être célébrées les noces, précédée par le Roi, «en habit de drap d’or voilé de dentelle noire» Elle allait vivre 43 ans auprès de son époux, soumise et effacée, entourée de sa domesticité espagnole et de ses bouffons. Quand elle mourut Louis XIV, qui l’avait semble-il aimée, à sa façon, déclara que c’était la première fois qu’elle lui faisait de la peine.
Retable du XVIIe en bois doré, le plus monumental sans doute des retables du Pays Basque.
Les galeries entourent la nef de trois côtés. C'est une caractéristique des églises du Labourd qu’on dit unique en Europe. L’évêque de Bayonne, dès 1556, en avait autorisé et encouragé la construction dans le but d’augmenter à moindre frais la capacité des églises, à une époque de grand développement démographique. Un récit du mariage de Louis XIV, en 1660, note qu’à Saint-Jean-de-Luz «de chaque côté de l’église, il y avait trois galeries fort longues.» Ces galeries, très abîmées, furent reconstruites à l’identique en 1857, grâce en partie à un don de Napoléon III et de l’Impératrice Eugénie alors en villégiature à Biarritz. Autrefois, seuls les hommes avaient accès aux galeries ; la nef était réservée aux femmes. Chacune d’elles plaçait sa chaise sur la tombe familiale, «jarleku», extension de l’ «etxe», la maison patrimoniale.
Suspendu à la voute, le bateau votif, aviso à voiles et à vapeur, muni d’aubes, avait été rapporté de Terre-Neuve par la famille Soudre, qui en fit don à l’église en 1865. Sur sa poupe, une inscription : A S.M.L’IMPERATRICE EUGENIE.
Dans l'après-midi, visite de Saint-Jean-Pied-de-Port qui doit son nom à sa situation au pied du port (ou col) de Roncevaux (alt. 1057 m), en territoire espagnol. La ville est également au confluent des trois «Nives» (rivières) d'Arnéguy, de Laurhibar et de Béhorléguy.
Arrivés, au nord, par la chapelle de la Madeleine, les pèlerins pénétraient dans la ville haute par la porte Saint-Jacques, puis suivaient la rue d'Espagne jusqu'au pont enjambant la Nive.
La commune se trouve sur la via Podiensis, l'un des chemins du pélerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui part du Puy-en-Velay et se prolonge jusqu'au col de Roncevaux et, de là, à Saint-Jacques-de-Compostelle. Saint-Jean-Pied-de-Port est également située sur la voie de la Nive, une variante du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle suivie par les pèlerins qui, de Bayonne, recherchaient à regagner le Camino navarro avant sa traversée des Pyrénées, à Saint-Jean-Pied-de-Port.
Dans le bureau des pélerins se font composter leur "crédential" ou Carnet du Pèlerin. D'un point de vue historique, il s'agit d'une lettre de créance donnée au pèlerin du moyen âge afin qu'il puisse passer sans encombre les nombreux contrôles qui jalonnaient à cette époque les routes jusqu'en Galice. Autrefois délivrée par les autorités religieuses, elle se nommait "La créanciale".
Le pont romain sur la Nive de Béhérobie.
Jeune pélerin...
Le mot béret est issu du nom béarnais (gascon) berret, d'où le dicton Lo berret qu'ei bearnés ! «le béret est béarnais». Il est attesté pour la première fois en français en 1835 au sens de «couvre-chef de laine, plat et sans bord, porté par les paysans du pays». Le béret est exclusivement en laine tricotée, sous forme d’une grande galette circulaire, qui est ensuite mise en autoclave et feutrée, de manière à resserrer les fibres, à lui donner ses dimensions définitives et à le rendre solide et imperméable. Il est ensuite gratté, teint, on coud une doublure à l’intérieur ainsi que la bordure intérieure en cuir. La petite «queue» qui dépasse au centre, le coudic, était l’extrémité des fils résultant du tricotage à la main. Comme il n’existe plus avec le tricotage machine, il est rapporté ultérieurement : son absence serait en effet inacceptable.
Plomo et un adorable pottok, petit poney basque d'origine très ancienne, il présente des ressemblances morphologique avec les chevaux des peintures rupestres.
Saint Jean de Luz et tout le Pays Basque me plaisent énormément !!